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Vingt siècles de Bordeaux 

... les différents vins de Bordeaux — 3/4 

Le classement de 1855 

  

L'année 1855 est à marquer d'une pierre blanche pour le Bordeaux. C'est en effet à ce moment que fut réalisé le classement, dernier connu en date. La classification des terroirs et des propriétés est tout simplement pour les besoins du négoce. Il s'agit de se donner une échelle de prix. "Des crus de la même classe, placés dans des communes parfois éloignées, donnent des produits de mérite égal, mais qui diffèrent entre eux d'une manière sensible, écrit Franck dans son traité des vins du Médoc (édition de 1824). Quelquefois aussi, on voit des vignobles limitrophes produire des vins qui n'ont entre eux aucun rapport de valeur ou de qualité; pour introduire de l'ordre dans ces éléments multiples, on a de longue date choisi dans chaque commune des vins qui doués l'une supériorité égale, devaient se payer au même prix, et c'est ainsi que se sont formées des classes qui sanctionnent un usage qui a acquis force de loi… une proportion assez régulière s'est établie entre tous les vins du Médoc; de telle sorte que lorsque les premiers vins ont été vendus, chacun sait ce qu'il doit vendre ou à peu près". Le commerce fait apparaître plusieurs divisions. En tête, les grands vins classés, dont les prix sont soumis à une proportion fixe. Près d'eux, on trouve les vins Bourgeois, qui viennent des meilleures communes (du Médoc). 

 

Le syndicat des courtiers près de la Bourse de Bordeaux établit un classement en 1855, consacré par un décret du 30 septembre 1949. Ce classement a été établi pour l'Exposition universelle : la Chambre de Commerce doit en effet y envoyer des échantillons de vins de Gironde. Elle demande donc au syndicat d'organiser "une représentation complète et satisfaisante des vins du département" dans un ordre "fondé sur le temps et l'expérience". Le classement est donc établi sur la moyenne des prix des principaux crus sur plusieurs années. Aucune discussion n'est d'ailleurs possible : les courtiers sont officiers ministériels. Ce classement garde une certaine valeur, au fil des années et des changements de propriétaires. Car, pour les grands crus, les soins apportés à la culture, les vendanges, les procédés de vinification sont, sauf exception, identiques pour tous. C'est donc le sol qui fait la différence. Pourtant, certaines questions subsistent. Pourquoi le Haut-Brion est-il le seul (Graves) classé? Saint-Emilion et Pomerol ont déjà une solide réputation, mais aucun domaine ne sort du lot. Ce qui explique que l'on ne les retrouve pas dans les grands crus. Franck fournit une explication supplémentaire lorsqu'il écrit en 1868 : "Les vins de Saint-Emilion ont une grande réputation, plus grande à Paris, dans le Nord de la France et en Europe qu'à Bordeaux, parce que les négociants de Bordeaux en achètent fort rarement, et que ce sont ceux de Libourne qui en font presque exclusivement le commerce". Mais les Saint-Emilion et Pomerol, pour illustres qu'ils soient, ne sont pas les seuls oubliés. La renommée du Bordeaux vient aussi du travail de milliers d'anonymes qui ont trouvé les terres propices à la fabrication d'un vin de qualité.  

 

Par tradition, on délimite les territoires, on leur donne un nom que l'on réserve aux vins qui en proviennent. Bref, une appellation d'origine avant l'heure.L'institut National des Appellations d'Origine Contrôlée (INAO) répare cette injustice le 7 août 1953 en procédant à un classement des (Graves). Puis, quatre arrêtés "régularisent" la situation des Saint-Émilion, dont deux crus sont aujourd'hui à égalité avec les premiers crus de 1855. 

Enfin un arrêté du ministre de l'Agriculture du 23 juin 1973 élève le Château-Mouton-Rothschild au rang de premier cru classé du Médoc. 

Reste le Pomerol, où les propriétaires refusent tout classement, pour préserver une unité syndicale. Ce qui n'empêche pas le Château-Pétrus d'être considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands vins de Bordeaux - sinon le plus grand. 

  

  

Les cinq familles 

  

Pour faciliter la découverte des vins de Bordeaux, très divers et nombreux, ils ont été regroupés en cinq familles. 

  

1 - Vins rouges : Médoc et Graves 

Appellations Médoc / Haut-Médoc / Graves / Saint-Estèphe / Pauillac / Listrac / Moulis / Margaux / Saint-Julien. 

  

2 - Vins rouges : 

Libournais 

Appellations Saint-Emilion / Saint-Georges-Saint-Emilion / Montagne-Saint-Emilion / Lussac-Saint-Emilion / Puisseguin-Saint-Emilion / Pomerol / Lalande de Pomerol / Fronsac / Canon-Fronsac. 

  

3- Vins rouges : Bordeaux et (Côtes) de Bordeaux 

Appellations 

Bordeaux / Bordeaux Supérieur / Premières Côtes de Bordeaux / Côtes de Bourg / Premières Côtes de Blaye / Bordeaux Côtes de Castillon / Sainte-Foy-Bordeaux / Bordeaux Côtes de Francs / Bordeaux rosé / Graves des Vayres / Bordeaux Clairet. 

  

4 - Vins blancs : Vins moelleux et liquoreux 

Appellations Sauternes / Barsac / Cérons / Loupiac / Sainte-Croix-du-Mont / Cadillac / Premières Côtes de Bordeaux / Graves supérieurs / Côtes de Bordeaux-Sainte-Macaire / Sainte-Foy-Bordeaux / Bordeaux supérieur. 

  

5 - Vins secs : 

Appellations Gaves / Entre-Deux-Mers / Côtes de Blaye / Côtes de Bourg / Graves de Vayres / Bordeaux.