Accueil

Bienvenue  

sur mon carnet à spirales... 

Carnet à spirales
Accueil
 
© Carnet à spirales — 2jr.fr

Les flatulences du dinosaure 

Le crétacé a du plomb dans l'aile. Sournois, le jurassique se profile à l'horizon mézozoïque. Les grands reptiles du marais, corps démesuré, petite tronche et cervelle minuscule (il en reste quelques spécimens), gambadent librement, batifolent, broutent, grignotent herbes et feuilles, chipotent dans la vase pustuleuse des étangs mouillés les protozoaires avant-coureurs de la gent aquatique. Voici le gracieux tricératops, le brontozaure placide pouvant peser jusqu'à 50 tonnes, le tyrannosaure à gueule démesurée (il en existe encore quelques spécimens), le diplodocus farceur, le plateosaurus vertical. Tous sont exclusivement herbivores; amateurs de plantes qui se multiplient d'elles mêmes sans qu'on les sème. Tous sont friands des rejetons d'alléluia qui fleurissent vers Pâques, de mélisse, de tripe-madame, d'oseille ronde, de pimprenelle, de perce-pierre et de chicorée sauvage.
  

Ce faisant, ils emmagasinent dans leur for intérieur de considérables quantités de gaz méthane, de densité 0,554, qui se dégage des matières en putréfaction et constitue le gaz des marais et aussi le grisou.
  

Avant qu'un coup de grisou ne se produise dans les boyaux du dinosaure, l'animal expulse violemment son propre méthane - et non du propane, comme le soutenaient impudemment quelques paléontologues abscons - vers l'extérieur.
  

En ce temps-là, la température terrestre était fort sensible à certains facteurs: l'humidité, le soleil, la pluie, et, tout naturellement, les vents violents. Le méthane, propulsé par les dinosaures, exerce une influence adoucissante sur l'air ambiant. 

Des millions d'années durant, l'homme n'aura à sa disposition pour se chauffer, cuire ses aliments que ce fluide élastique aériforme, le gaz fourni gracieusement par les dinosaures. L'homme-singe, l'homo erectus, l'homme de Nice, le présapiens contrôlent la production et la distribution du méthane. Mais la concurrence veille. Elle oriente ses recherches vers la maîtrise du feu. A la faveur d'un incendie naturel, provoqué par la foudre, des braises sont recueillies, conservées. Le feu céleste remplace le gaz méthane! Un ancien foyer trouvé au fin fond la la Chine mandarine atteste que le sinanthrope du Foutchéou entretenait le feu grâce à des brindilles qu'il portait jusqu'à incandescence. Aujourd'hui même, les Négritos des îles Adaman, quelque part dans le golfe du Bengale, ne savent pas faire de feu et sont condamnés à l'entretenir perpétuellement...
  

Le soi-disant progrès va reléguer dans les oubliettes de la mémoire collective l'emploi obsolète du méthane de dinosaure. Des miroirs concaves, utilisés comme réflecteurs, captent l'énergie solaire des chaudières thermiques plus spacieuses que la cathédrale de Reims, font tourner des turbines lascivement accouplées à des alternateurs, producteurs d'Électricité de France...
  

Ingratitude de l'homme! N'eût-il pu utiliser le gaz méthane de dinosaure pour propulser ses fusées par delà l'atmosphère jadis réchauffée à l'oeil, grâce au brontosaure et au diplodocus farceur?
  

Évidemment, libre à toi d'émettre une opinion différente, surtout si tu es de ceux-là qui vont toujours chercher la petite bête. 

Cent vingt millions d'années avant Jésus... le premier réchauffement climatique !

Chaque fois qu'un dinosaure pète, la température au sol s'élève de plusieurs degrés! Les chercheurs de pointe de l'extrême fin du XXème siècle après Jésus viennent enfin de trouver l'explication rigoureusement scientifique de cette surprenante amplitude de la température de l'ère secondaire.