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Carnet à spirales
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© Carnet à spirales — 2jr.fr

Fin de la pause pub. Vous pouvez reprendre la lecture de ce passionnant article.]

Où en étais-je? Ah oui... Donc, nous connaissions le rémouleur des âmes, les laboureurs de la mer, le forgeur de tempo, les bassineurs de métaphores.

L'invocation méthodique de la raison et de la logique, pour toute évaluation cognitive de la réalité nouménale de l'univers, a fait le lit délitant d'une engeance redoutable: LES FOSSOYEURS D'IDÉES.

Repoussant toujours plus loin les limites du jugement analytique, les fossoyeurs d'idées ont peu à peu imposé leur domination prétendument intellectuelle, laquelle ne souffre pas l'à-peu-près et encore moins le n'importe quoi, et n'offre aucun salut hors de ses champs hypothético-déductifs.

Les fossoyeurs d'idées, au nom de la rigueur binaire et dichotomique qu'exige le jugement analytique, ont occis par étouffement et subsidiairement par autodafé, toute représentation synthétique du cosmos et des créatures qui le peuplent.

Dissociant rageusement la vie et la mort, les fossoyeurs d'idées sont des morts-vivants, coquilles creuses bouffées de l'intérieur par l'illusion de penser.

Quant à elle, l'Union Des Potes ne subira jamais le triste sort des dinosaures et de leurs flatulences (prout). L'Union Des Potes restera le dernier lieu intemporel et ultime de l'humanité en marche, où la quadrature du cercle constituera la forme la mieux achevée de l'art.

Paulot

Les fossoyeurs d'idées

Au début, l'esprit, las et ignorant jusqu'à sa propre inconscience, pataugeait dans un cloaque de pensées confuses et molles d'où n'émergeaient que quelques soubresauts assez flasques de contingentes sidérations. C'était une époque de limbes dont nous savons peu de choses, supposées ou imaginées parce que nous n'avons recueilli aucun témoignage précis, durable et digne de foi.

Et puis, l'esprit s'est peu à peu construit en se dotant de références, de raisonnements et de jugements. Nous croyons que cette transformation a pris corps dans l'écoulement du temps tout à la fois relatif et absolu. L'humanité en marche a, peu à peu, compris que les modes d'observation et de cognition qu'elle appliquait à l'assouvissement de ses besoins vitaux élémentaires, pouvaient acquérir une valeur opératoire objective, c'est à dire générale et universelle, dès lors qu'elle était en mesure de distinguer le manche de la cognée, le yin du yang et le papa de la maman.

Alors le vent de l'esprit a soufflé sur la terre entière, dans tous les sens possibles et imaginables, en donnant un nom aux saisons, aux climats, aux jours et aux nuits.

Alors le souffle puissant du savoir a fait naître en toutes chose et matière les arts et les sciences.

Alors le génie créateur a pensé le vide et le néant pour donner une force à la perpétuelle expansion cosmique vers l'éternité de sa conscience et de sa mémoire.

Au nom de la connaissance, l'humanité a inventé la vérité et l'erreur. Au nom de la pérennité, l'humanité a désigné le bien et le mal, le bien représentant la vie, le mal se finissant dans la mort.

Ainsi, en organisant sa connaissance et sa perpétuation, l'humanité a fabriqué les instruments qui les détruiraient.

[Pause pub. Qu'est-ce qui différencie une femme d'une perle? Réponse: une perle est enfilée par les deux trous. Objection: une femme aussi peut être enfilée par les deux trous. Réplique: dans ce cas c'est une perle.