Accueil

Bienvenue  

sur mon carnet à spirales... 

Carnet à spirales
Accueil
 
© Carnet à spirales — 2jr.fr

Au-delà de leurs rives s'étendaient de riches pâturages où paissaient sereinement, épars, moult troupeaux de bœufs Marengo.

A l'Est, rien de nouveau, si ce n'est une chaîne de montagnes derrière lesquelles se trouvait le royaume voisin, le sinistre pays des Soûloks. Peu de gens s'aventuraient sur leurs pentes escarpées. On les appelait en effet les monts des Pigeons Plumés, en l'honneur des voyageurs détroussés sur les chemins peu carrossables qui les sillonnaient.

A l'Ouest du Sud si l'on regarde depuis le Nord-est était située la forêt de Brossaviande, lieu magique s'il en fut (de canon) sur le compte duquel circulaient d'étranges histoires. On racontait volontiers, dans les chaumières avoisinantes, que cette contrée était peuplée de sorcières, enchanteurs, lutins et autres feu-follets. Malheur au promeneur égaré qui se laissait surprendre par la nuit au cœur de ces bois inhospitaliers: nul n'entendait plus jamais parler de lui.

© Edmond Transpire

Le Royaume de Tulauras

Chapitre premier où l'on fait la connaissance de Térébenthine.

Il était une fois de trop un petit royaume situé quelque part on ne sait où, mais qui lui-même se trouvait très bien là où il était, ce qui prouve que l'on peut fort bien être et ne pas être sans pour autant se porter plus mal, quand on n'a pas l'esprit difficile.

Ces considérations métaphysiques mises à part, revenons, non pas à nos moutons, mais à la description géographique de la contrée que nous venons d'évoquer.

Il s'agit du Royaume de Tulauras, état indépendant de sa volonté, plus connu aujourd'hui sous le nom de République de Tulazu. Autrefois, au temps où la vieille Europe était encore plongée dans la nuit moyen-âgeuse, ce royaume couvrait un vaste territoire sur lequel le soleil ne se couchait que lorsqu'il avait envie de dormir.

Ses frontières mesuraient plusieurs centaines de kilomètres. Son relief offrait un visage tourmenté par une forte migraine, et aussi par des montagnes abruptes s'élevant tant bien que mal au biberon, parcourues par des vallées aussi encaissées qu'une liasse de billets de mille au guichet de la Banque de France. Le pays était en outre, et en jerrycan, arrosé par deux rivières, la Semoule et le Petitrou, dont l'une était l'affluent de l'autre sans que cette dernière y trouvât à redire.

Souvent, des bandes de garnements en mal d'école buissonnière venaient batifoler dans l'eau limpide de la première, et de cette époque nous est parvenue la fameuse expression “patauger dans la semoule”. Malheureusement, hélas, les imprudents qui se baignaient dans la seconde étaient emportés par son flot tumultueux et glacé. De ces tragédies nous est restée la maxime bien connue “se noyer dans le Petitrou”.