Accueil

Bienvenue  

sur mon carnet à spirales... 

Carnet à spirales
Accueil
 
© Carnet à spirales — 2jr.fr

Les expressions populaires expliquées... 

"C’est la fin des haricots”, “Avoir un nom à coucher dehors”, “Poireauter 107 ans”… On utilise ces phrases sans jamais se poser la question de leur sens originel. Vous voulez en savoir plus? Alors “j'éclaire votre lanterne”. 

 

❖ Arriver à la bourre 

Tout le monde sait que cette expression signifie “arriver en retard”. Mais que vient faire “la bourre” dans la tournure de phrase? 

Autrefois, “être à la bourre” signifiait que l’on était pauvre, dans la misère. Cette expression serait née d’un jeu de cartes appelé  “bourre”. Celui-ci pouvait se jouer à 2,3 ou 4. Tous les joueurs misaient la même somme, et le tout était ensuite partagé entre eux en fonction du  nombre de plis que chacun avait levé. Lorsque l’un d’eux n’avait fait aucune levée, on disait qu’il était “bourru”. 

Au fil des manches, il était possible de ramasser un bon paquet d’argent, si bien que celui qui “bourrait” était celui qui avait perdu toute sa fortune, qui avait pris du retard dans le nombre de plis amassés. Par extension, “être à la bourre” est entré dans le langage courant pour signifier qu’une personne est en retard. 

 

❖ Poireauter 107 ans 

“Bon, tu te dépêches oui? je vais pas poireauter 107 ans!” 

Cette expression signifie bien sûr attendre très longtemps. Mais pourquoi utilise-t-on le nombre 107, et pas 52 ou 406 ans? 

En fait, il semblerait que la construction de la cathédrale Notre Dame de Paris ait duré 107 ans. C’est de là que viendrait l’expression. 

Quant à poireauter ou “faire le poireau”, il faut savoir qu’au milieu du XIXème siècle, l’expression était en réalité “planter son poireau”. Elle provenait sans doute de la locution “rester planté”, qui sous-entend l’immobilité et l’inactivité “Faire le poireau” signifier que l’on  reste droit et immobile à attendre longuement. 

 

❖ Avoir un nom à coucher dehors 

Aujourd’hui cette expression signifie avoir un nom difficile à prononcer ou à retenir. 

Son origine est assez surprenante. Elle provient en effet d’une époque où lorsqu’une personne était perdue,et devait demander le gîte à des inconnus, il valait mieux pour elle qu’elle ait un nom à résonance “chrétienne” pour que quelqu’un accepte de lui offrir un endroit où passer la nuit. Il en était de même dans les auberges où les personnes dont le nom était le plus bourgeois avaient le plus de chances d’obtenir une chambre. en revanche, les autres devaient dormir dehors. Le sens de l’expression est aujourd’hui différent, même si elle a toujours une valeur assez négative. 

L’armée napoléonienne serait une autre origine possible. Elle était composée de nombreux soldats recrutés lors de campagnes à l’étranger. Lors des stationnements dans des villes, les habitants étaient tenus d’héberger les officiers titulaires d’un billet de logement. Certains de ces officiers avaient des noms de consonance étrangère, ils pouvaient passer pour des ennemis. On disaient qu’ils avaient des “noms à coucher dehors avec un billet de logement” 

 

❖ C’est la fin des haricots 

En période de crise (financière ou autre), on dit parfois que “c’est la fin des haricots”, la fin de tout en quelque sorte… 

D’où vient cette expression? Au siècle dernier, on distribuait dans les internats des haricots aux élèves quand on ne savait plus quoi leur donner en guise de nourriture. En effet, le haricot était considéré comme un aliment de base, voire médiocre. Quand il n’y avait même plus de haricots à manger, c’était la fin de tout. C’est de là que provient l’expression, que l’on emploie quand on veut signifier que c’est la  “fin du monde”, souvent de façon ironique. 

 

❖ Avoir la berlue 

“T’as la berlue ou quoi?” Cette remarque est rarement positive. 

Le mot “berlue” est issu de “beluga”, qui signifie “être ébloui”. La berlue est également le nom attribué à un problème de vue où l’on voit des choses qui ne sont pas devant nos yeux telles que des points noirs ou des mouches par exemple. 

C’est en référence à cette maladie que l’on dit d’une personne qu’elle a la berlue lorsqu’elle croit voir des choses qui n’existent pas. 

 

❖ Être dans de beaux draps 

“Se mettre dans de beaux draps” signifie se retrouver dans une situation compliquée. 

Les “draps” ont longtemps désigné des “habits”. Autrefois, on disait “être dans de beaux draps blancs”. Cette expression décrivait une situation honteuse. En effet, à cette époque, les gens accusés de luxure devaient assister à la messe habillés de blanc, ce qui devait faire ressortir les aspects noirs de leur vie. 

Jusqu’à la fin XVIIème siècle, “mettre un homme en beaux draps blancs” signifiait le critiquer. “Être dans de beaux draps blancs” voulait donc dire que l’on était sujet aux moqueries, que l’on était dans une mauvaise situation. 

Aujourd’hui, le qualificatif “blanc” a disparu, mais le sens de l’expression n’a pas changé. 

 

❖ C’est comme pisser dans un violon 

Voila une expression très imagée… Pour avoir choisi d’associer l’action de “pisser” au terme de “violon” pour dire “ça ne sert à rien? Vaste question! 

Il semblerait qu’on ait dit autrefois “souffler” ou “siffler dans un violon” pour signifier que quelque chose est inefficace ou inutile. 

En effet, le violon étant un instrument à cordes, il n’en sortira jamais aucun son si on souffle ou on siffle dedans. Il semblerait qu’ait ensuite utilisé le le verbe “pisser” pour donner un effet comique à la locution, son sens restant le même. 

 

❖ En rang d'oignon 

Se mettre en rang d'oignon signifie se placer sur une seule ligne. Mais l'expression n'a pas toujours eu le même sens. 

Au début du XVIIème siècle, elle signifiait “prendre place quelque part où l'on n'est pas invité”. On a longtemps cru qu'il s'agissait d'une allusion à la façon que les paysans avaient d'attacher les oignons ensemble avec de la paille : du plus gros au plus petit. 

Cependant, il ne faut pas lire “rang d'oignons”, comme les légumes, mais “rang d'Oignon”, comme le maître de cérémonies Artus de la Fontaine Solaro, baron d'Oignon. Il était chargé d'attribuer des places aux députés sous Henri II et se fit connaître grâce à la sévérité avec laquelle il faisait se serrer les rangs et respecter les places données. 

 

❖ Faire le pied de grue 

En général, on n'aime pas vraiment faire le pied de grue pendant 107 ans : c'est le genre de situation qui peut facilement courir sur le haricot... 

Apparue au XVIIe siècle, l'expression “faire le pied de grue” a remplacé “faire la jambe de grue”. Celle-ci provenait du verbe “gruer” qui signifiait “attendre”. 

De plus, il s'agissait aussi d'une référence à la grue en tant qu'oiseau, souvent citée pour désigner une personne idiote. “Faire le pied de grue” est donc équivalent à “attendre en ayant l'air un peu sot”. 

 

❖ C'est la croix et la bannière 

Au XVème siècle, il arrivait souvent que des cortèges religieux accompagnent les personnages importants. En tête se trouvaient des hommes qui portaient la croix et d'autres qui portaient une bannière, celle-ci servant à différencier la paroisse de la confrérie. Ces cortèges demandaient donc beaucoup d'organisation et de rigueur. 

C'est pourquoi on emploie depuis la fin du XVème siècle “c’est la croix et la bannière”, pour qualifier une situation qui demande beaucoup de méticulosité. On a également dit aux XVIIe et XVIIIe siècles : “Il faut la croix et de l'eau bénite”. Par extension, l'expression signifie également que quelque chose est difficile et complexe à réaliser. 

 

❖ Tourner en eau de boudin 

Voilà une expression, apparue à la fin du XVIIème siècle, aux origines très controversées. Elle signifie en tout cas “échouer”. 

La première hypothèse consiste à dire que l'eau de boudin serait celle dans laquelle on nettoie les boyaux avant la fabrication des boudins. Il s'agirait donc d'une eau sale, inutilisable et par extension à laquelle on pourrait assimiler une situation vouée à l'échec. 

La seconde origine proposée est une déformation de “s’en aller en aunes de boudins”, où l'aune est une unité de longueur. Ici, on comparerait un contexte peu favorable à la mort du porc, transformé en charcuterie. Par la suite, d'autres linguistes ont dit qu'il pourrait s'agir d'une déformation de “s’en aller en os de boudin”. Le boudin n'ayant pas d'os, l'expression signifierait que l'on va vers quelque chose qui n'existe pas ou qui va échouer. 

L'explication la plus probable tient plus certainement au sens qu'avait le mot “eau” au XVIème siècle, à savoir, “excrétions liquides”. Quant au “boudin”, il désignait le sexe masculin, et son radical “bod” servait à qualifier le ventre, le nombril. L'expression serait alors “partir en eau de ventre”, autrement dit en colique, concordant avec son sens de “échouer, être dans une situation peu ragoûtante et peu favorable…” 

 

❖ À la queue leu leu 

Marcher à la queue leu leu, c'est avancer les uns derrière les autres. 

C'est le latin”lupus” qui a donné au XIème siècle les noms “leu” et “lou”. Deux siècles plus tard y sera ajouté un “p” donnant notre actuel “loup”. Toutefois la forme “eu”subsistera jusqu'au XVIème siècle. 

“À la queue leu leu” renvoie donc aux loups qui, se déplaçant bien souvent en meutes, se suivent et marchent dans les pas les uns des autres, soit “les uns derrière les autres”. 

 

❖ Donner sa langue au chat 

Donner sa langue au chat signifie abandonner une réflexion, reconnaître son ignorance en arrêtant de chercher la solution à une question. 

Autrefois, on disait “jeter sa langue au chien”. Cette expression avait un sens dévalorisant car à l'époque, on ne “jetait” aux chiens que les restes de nourriture. “Jeter sa langue aux chiens” signifiait alors ne plus avoir envie de chercher la réponse à une question. 

Petit à petit, l'expression s'est transformée pour devenir “donner sa langue au chat”, au XIXème siècle. En effet, à cette époque, le chat était considéré comme un gardien de secrets. Sa parole serait donc de valeur considérable, et il pourrait s'agir en “donnant sa langue au chat”, de lui prêter la parole pour qu'il nous donne la réponse à une devinette. 

 

❖ Jeter la pierre 

“Je ne vous jette pas la pierre Pierre, mais j'étais à deux doigts de m'agacer”. Qui n'a jamais entendu cette réplique culte du film “Le Père Noël est une ordure”, prononcée par Josiane Balasko ? 

Jeter la pierre signifie être le premier à accuser une personne. 

Cette expression remonte à la nuit des temps. Elle fait allusion à l'Evangile et à la “première pierre” jetée sur la femme adultère. En effet, à cette époque, la religion punissait de lapidation ceux et celles qui commettaient certains pêchés (dont l'adultère). Les premières pierres étaient jetées par les témoins du crime et les suivants continuaient à lapider le fautif jusqu'à ce que mort s'en suive. Une variante est apparue au milieu du XVème siècle où l'on disait “jeter des pierres dans le jardin des voisins” pour les accuser de quelque chose. 

 

❖ Il y a belle lurette 

“Je l'ai connu il y a belle lurette”, autrement dit, il y a bien longtemps. 

Au XIXème siècle, le mot “heurette” signifiait “une petite heure”. L'expression “il y a belle lurette” est une déformation de “il y a belle heurette”, qui qualifiait à l'époque une durée indéterminable. 

 

❖ Prendre une veste 

Quand on prend une veste (que ce soit d'un point de vue professionnel, affectif, sportif...), c'est que l'on a subi un échec. 

Cette expression, qui date de 1867 très exactement, semble être une référence au jeu de carte appelé “capot” dans lequel on disait “mettre un adversaire capot” pour signifier qu'il avait subi un échec, qu'il était ruiné. Or, il existait également un vêtement du nom de capote, qui a donné l'expression “prendre une capote”, puis au fur et à mesure “prendre une veste”. Cette expression a gardé le sens originel de “être capot”, c'est-à-dire “subir un échec”. 

 

❖ C'est une autre paire de manches 

On a recours à cette expression quand on veut dire qu'il s'agit là d'une toute autre affaire. 

Au XVIème siècle, les femmes amoureuses pouvaient donner à un chevalier une des manches de leurs habits, car celles-ci n'étaient pas cousues définitivement. Ce geste symbolisait la fidélité. “Une autre paire de manche” aurait donc pu signifier que l'un ou l'autre avait été infidèle et avait commencé une nouvelle histoire d'amour, donc quelque chose de très différent.
 À la même époque, on pouvait changer les manches de ses vêtements en fonction des activités que l'on allait exercer. Passer d'une paire de manches à une autre signifiait donc que l'on allait faire des choses tout à fait différentes. Cette expression est restée pour signifier que l'on passe d'un sujet ou d'une occupation à une autre qui n'ont aucun lien. 

 

❖ Rentrer bredouille 

Bredouille : voilà un drôle de mot. Quel peut bien en être l'origine ? 

Du XIIème au XIXème siècle, le jeu de “trictrac” était très en vogue. Il se jouait à 2 personnes, chacune ayant 2 dés et 15 dames. Le but était de gagner 12 trous. Lorsqu'un joueur gagnait tous les trous sans même que son adversaire ait le temps de jeter ses dés, on disait qu'il “jouait bredouille”. “Etre mis en bredouille” signifiait donc que l'on n'avait rien gagné du tout. 

L'expression a ensuite pris le sens d'"être ivre”, puis “ne pas avoir été invitée à danser” lors d'un bal pour les femmes. Enfin, au XIXème siècle, elle s'est appliquée au domaine de la chasse et a pris le sens de “rentrer sans gibier”. Aujourd'hui, elle sous-entend que l'on n'a pas obtenu ce que l'on cherchait. 

 

❖ Il me court sur le haricot 

Cette expression familière est née à la fin du XIXème siècle. Elle signifie que quelqu'un nous agace beaucoup. “Courir quelqu'un” signifiait déjà au XVIème siècle “l'importuner”. 

Quant au “haricot”, il correspondait, en argot, à un “orteil”. Qui plus est, on l'utilisait également sous la forme “haricoter” qui signifia tout d'abord “être mesquin”, puis “importuner”. 

 

❖ Se faire appeler Arthur 

“Il est plus de minuit et il n'est toujours pas rentré ! Je peux te dire qu'il va se faire appeler Arthur dès qu'il passera le pas de la porte !” 

Cette expression, synonyme de “se voir faire des remontrances, se faire disputer”, proviendrait de la Seconde Guerre mondiale. Elle ferait référence à l'occupation de la France pendant laquelle le couvre-feu avait été fixé à 20h. Le nom “Arthur” serait une déformation de l'allemand “acht uhr” (vingt heures) que les patrouilles ennemies criaient aux retardataires éventuels. 

 

❖ Mettre les pieds dans le plat 

Quand on met les pieds dans le plat, on aborde maladroitement un sujet sensible, sans s'en rendre compte. 

Au XIXème siècle, un “plat” était une vaste étendue d'eaux basses. “Mettre les pieds dans le plat” est à rapprocher de “faire une gaffe” ou “gaffer”, qui signifiait en provençal “patauger dans la boue”. Le fond d'un plat, au sens défini précédemment, est souvent boueux et vient troubler la clarté de l'eau lorsqu'on y met les pieds. C'est à ce phénomène que se réfère l'expression, qui signifie qu'une personne aborde un sujet à éviter et qu'elle continue à en parler longuement, semant ainsi le malaise chez son auditoire. Le premier sens fut tout d'abord “agir sans aucune discrétion”. 

 
❖ Boire à l'œil 

Consommer à l'œil signifie consommer gratuitement. Au XIXème siècle déjà, on disait “avoir un repas à l'œil”, pour signifier qu'on l'obtenait à crédit. Cette expression pourrait provenir de “ne payer que de sa personne”, qui signifie que celui qui rendait un service ne le faisait sans aucune autre garantie que l'apparence de son client. Egalement, on disait en provençal : “compra à l'uéti” qui signifiait “acheter sans peser”, donc acheter en estimant seulement le poids. Ensuite est apparue l'expression “faire un œil à quelqu'un” pour figurer qu'on lui faisait crédit. Par extension, “consommer à l'œil” aurait pris le sens de “gratuitement”. 

"Boire aux frais de la princesse” a le même sens. La consommation est payée par une personne riche, une entreprise ou une administration. On emploie cette expression depuis 1828.
 

❖ Prendre une douche écossaise 

La douche écossaise est synonyme d'un comportement très contrasté. Aujourd'hui, de nombreuses personnes l'utilisent à tort pour désigner une défaite. 

L'expression, qui date du XIXème siècle, fait référence à une hydrothérapie que l'on pratiquait en Écosse, et ressemblant au sauna que l'on pratique encore dans le nord de l'Europe. Au sens propre, la douche écossaise consiste à alterner des jets d'eau très froids et des jets très chauds, ce qui est sensé activer la circulation sanguine. Par analogie, l'expression a pris le sens figuré de “comportement lunatique ou contrasté”. Ainsi, on peut dire d'une personne qu'elle prend une douche écossaise lorsque quelqu'un se comporte avec elle d'une façon très chaleureuse, puis glaciale l'instant d'après.
 
❖ Faire les 400 coups 

D'où viennent ces 400 coups ? 

Lors de la guerre menée par Louis XIII contre le protestantisme, la ville de Montauban fut attaquée en 1621 par 400 coups de canon, censés faire plier les habitants qui étaient en majorité protestants. Mais ils ne se rendirent pas. L'expression est restée et on dit d'une personne qu'elle “fait les 400 coups” lorsqu'elle mène une vie désordonnée, sans respect de la morale, des us et coutumes.
 

❖ Pleurer comme une madeleine 

Ou plutôt une Madeleine, avec une majuscule s'il vous plaît. Parce que l'on ne parle pas du petit gâteau préféré de Proust dans cette expression. 

C'est une référence à la Bible, et plus précisément à l'histoire de Marie, de la ville de Magdala, plus tard nommée Marie Madeleine. Cette femme était une ancienne prostituée, qui se présenta à Jésus lorsqu'elle apprit qu'il était à Magdala. Elle se mit à ses pieds, les arrosant de ses larmes et de parfums, tout en les séchant avec ses cheveux alors qu'elle lui confessait ses pêchés. Jésus lui pardonna, et Marie Madeleine devint sa plus fidèle disciple. Lors de sa résurrection, c'est à elle que le Christ se présenta en premier. Aujourd'hui, une Madeleine ou une Marie Madeleine désigne une ancienne prostituée, et l'on dit d'une personne qu'elle “pleure comme une madeleine” lorsque l'on trouve que ses pleurs sont excessifs ou non justifiés.
 
❖ Être médusé 

Dans la mythologie, Méduse était une très belle jeune fille que Neptune enleva pour l'amener dans le temple de Minerve. Celle-ci, se sentant offensée par la beauté de Méduse, la transforma pour se venger en une créature ignoble, avec des serpents pour cheveux, des dents de sanglier et des ailes d'or. Elle était devenue si laide que quiconque la regardait s'en trouvait stupéfait et était changé en pierre. 

D'où le sens actuel de cette expression : ébahi, effaré.
 

❖ Rater le coche 

Aujourd'hui, rater le coche signifie, rater une occasion. 

Au XVIIème et au XVIIIème siècles, les “coches” étaient des moyens de transport fluviaux dont les départs et les arrêts dépendaient d'horaires précis. Le coche d'eau était le moyen de transport le plus utilisé. Cependant, emprunter ce type d'embarcation restait une aventure. Ainsi, “rater le coche” signifie que l'on rate une bonne occasion de vivre un événement particulier et qui aurait pu être palpitant ou fructueux.

❖ Faux jeton 

On utilise souvent le terme “faux jeton” pour désigner une personne hypocrite. La réelle expression est “faux comme un jeton”. 

On connaît les bouliers que les Romains utilisaient pour compter avant que les chiffres arabes n'apparaissent. Ils furent remplacés par des “jetons” que l'on utilisait en particulier pour compter des sommes d'argent. Ces petites pièces n'avaient aucune valeur mais certains s'en servaient parfois de monnaie auprès des plus simples d'esprit. Depuis, on qualifie une personne fausse et hypocrite de “faux jeton”.
 
❖ Tomber dans le panneau 

Au XVème siècle, le “panneau” était un filet tendu sur le passage des petits animaux sauvages, qui permettait de les capturer sans avoir besoin de les approcher et donc, sans les effrayer. Depuis, on emploie cette expression pour dire qu'une personne s'est faite piéger sans s'en rendre compte.
 
❖ Être au bout du rouleau 

“Je n'en peux plus, je suis épuisé, au bout du rouleau”. Ok, mais pourquoi le bout du rouleau pour dire que l'on est fatigué ? 

Jusqu'au Moyen Âge, le “role” était une sorte de bâton d'ivoire ou de buis sur lequel les anciens collaient des parchemins, et qui faisait office de livre. Plus tard, ce mot s'est transformé et a servi à désigner d'autres types d'objets. Quand le parchemin était de petite taille, on l'appelait un “rollet”. Ce nom s'est appliqué au domaine du théâtre où l'on disait d'un comédien qui avait obtenu un petit rôle qu'il avait un “rollet”, soit: peu de répliques, et par extension, peu d'arguments. À partir du mot “role” est également apparu le “rouleau”, diminutif de “role de papier”, et qui désignait les rouleaux de papier que l'on connaît encore aujourd'hui et qui servaient déjà à l'époque à ranger les pièces de monnaie. “Etre au bout du rouleau” signifiait donc ne plus avoir de ressources, avoir utilisé toutes ses pièces. Aujourd'hui le sens est le même mais s'est étendu à tout type de ressources physiques ou morales.